Collège Montaigne

Collège – Angers

Anjou
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Le 11 mars (date anniversaire de l’attentat à Madrid en 2004) est la journée nationale de l’hommage aux victimes des attentats terroristes depuis 2005 en Europe. 22 Cadets étaient présents samedi matin ( dont Louane, Tishina et Raphaël pour le collège Montaigne, Elsa était excusée). Beaucoup d’émotion lors des  lectures par deux Cadets du poème de Gauvin Sers en  hommage à Samuel Paty assassiné le 16 Octobre 2020 et du texte d’Antoine Leiris dont l’épouse a tragiquement disparu dans la nuit 13 Novembre 2015 au Bataclan. Après ces lectures les personnalités présentes (dont le Maire, le  Préfet et  Monsieur Béchu) ainsi que des élèves et des jeunes du SNU (Service National Universel) ont déposé une rose au pied du monument de la paix, place de la Paix  à Angers.

À Samuel Paty par Gauvain Sers

Paraît qu’on s’habitue
Aux larmes de la nation
Ce matin, j’me suis tu
Sous l’coup de l’émotion

Paraît qu’on s’habitue
Quand l’infâme est légion
Tous ces hommes abattus
Pour les traits d’un crayon

Paraît qu’on s’habitue
À défendre à tout prix
Les 3 mots qu’on a lus
Aux frontons des mairies

Paraît qu’on s’habitue
Quand on manque de savoir
Par chance, on a tous eu
Un professeur d’Histoire

Paraît qu’on s’habitue
À la pire barbarie
Mais jamais j’n’y ai cru
Et pas plus aujourd’hui

Paraît qu’on s’habitue
Aux horreurs qu’on vit là
Mais l’innocent qu’on tue
Je ne m’habitue pas

Texte d’Antoine Leiris

Vous n’aurez pas ma haine”

Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son coeur.

Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’ai peur, que je regarde mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.

Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.

Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus.